L'art et l'industrie du fer découpé

Samedi 10 octobre, à la nuit tombante, une centaine de villageois, hommes, femmes et enfants, répondait à l’invitation de la Fondation AfricAméricA et du Centre Pétion Bolivar, à l’occasion de la projection en plein air, du film d’Arnold Antonin :


Eddy Jean Rémy dans le film d'Arnold Antonin
Eddy Jean Rémy dans le film d'Arnold Antonin
« La sculpture peut-elle sauver Noailles ?
Ou les Boss métal de la Croix des Bouquets »


Au-delà d’une simple projection, Arnold Antonin, en présentant son documentaire/questionnaire, aux acteurs du film, plantant celui-ci, l’espace d’une soirée, au cœur du village de Noailles, a déclenché un processus dialectique.

D’emblée, la thèse annoncée par le titre du film, met en présence une formidable vitalité créatrice, portée par les 60 ateliers du village des sculpteurs de Noailles à Croix des Bouquets. Ceux-ci, s’organisent aujourd’hui, en association, afin d’améliorer leur quotidien. Tandis qu’Eddy Jean Rémy, jeune sculpteur porte drapeau, président de l’association, rêve d’un village verdoyant, où l’art et la mémoire suffiraient à attirer les collectionneurs du monde entier, au sein de ce village, d’irréductibles créateurs, défient l’endémique infortune et la fatalité.


Sans la moindre complaisance, le réalisateur dissèque le spectre hideux, de la misère ambiante : démographie galopante, routes impraticables, canaux infects à ciel ouvert, enfants dénudés, affectés aux corvées d’eau potable, poussière, boue, bruit et insalubrité

Pourtant, la condamnation d’une population aussi jeune, parait chose impossible. Un développement durable, respectueux, semble miroiter, mirage tenace, aux yeux de ces artistes visionnaires, comme à travers les arbres mythiques et la faune délirante de leurs œuvres solaires.


Images du film de Arnold Antonin
Images du film de Arnold Antonin
Sous le ciel nocturne de Noailles, les petits enfants sagement regroupés, sur des nattes de bananiers, ont eu droit à une demi-heure d’espoir, une demi-heure de pur bonheur. C’était au Musée Georges Liautaud, le mur du fond servait d’écran, tandis que le 7ème art, prenait place entre les sculptures des artistes exposants et les œuvres des maitres du passé, se mêlant aux créations d’aujourd’hui, niaient la fugue linéaire, irréversible du temps.


12 octobre 2009
Barbara Prézeau Stephenson - AICA SC


Rédigé par Fondation AfricAméricA le Lundi 12 Octobre 2009 à 04:37 | Commentaires (0)

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